XIII T.08

Résumé :

Après un intermède en deux tomes revenant sur les origines ?supposées? de XIII, Jean Van Hamme réoriente son intrigue vers la terrible machination qui aurait pu aboutir à la chute des Etats-Unis dans une dictature. Et cette réorientation s¹accompagne d¹une lancinante question : Qui est N°1 ? Connaissant la manie du scénariste de tirer à la ligne, le moins qu¹on puisse dire est qu¹on ne s¹attend pas à ce que ce huitième tome réponde à cette question? La Mangouste, l¹impitoyable tueur à gages lancé aux trousses de XIII dans les tomes précédents, est parvenu à s¹échapper de la prison de haute sécurité dans laquelle il avait échoué à l¹issue de La Nuit du 3 août. Cet événement convainc XIII d¹accepter la proposition du Président Sheridan de débusquer N°1. Rapidement, notre héros soupçonne le Président et N°1 de n¹être qu¹une seule et même personne. Pour confirmer ses soupçons, il décide donc de retrouver Kelly Rowland, la fille du Général Carrington, maillon important du complot dont il a été le jouet. Terminée l¹introspection des deux précédents tomes, place de nouveau à l¹action échevelée ! Treize contre Un n¹a d¹autre but que l¹efficacité et, à ce titre, il remplit parfaitement son cahier des charges. Désormais rompu aux exigences de la saga, W. Vance déroule un dessin sans surprise mais ultra efficace, soutenu par un découpage idoine. Quant au scénario, il laisse la place libre aux péripéties feuilletonesques. D¹ailleurs, celles-ci ne sont pas toujours très heureuses, notamment lorsqu¹elles en arrivent à nier le caractère pourtant affirmé d¹un personnage récurrent, en l¹occurrence la Mangouste. Lui qui n¹a eu de cesse de pester contre la chance insolente de XIII lui permettant de se sortir indemne de toutes les situations, choisit de manière inexplicable, alors qu¹il le tient à sa merci, de faire passer la mort du héros amnésique, ainsi que celle de Jones et Kelly, pour un accident. Manière roublarde de ménager une porte de sortie au héros increvable? C¹est pour ce genre de détails que je persiste à dire que XIII n¹est pas une grande BD, cédant trop aux grosses ficelles scénaristiques. En outre, lorsque XIII ne court pas après son identité, il se mue en héros lambda, quasi infaillible et charmant tout ce qui bouge, perdant du même coup son seul attrait. Et si le potentiel héroïque se mesure en fonction de ses ennemis, alors celui de XIII est énorme (ce qui expliquerait la forte attirance qu¹il exerce sur Jones) puisque à l¹infâme Mangouste déjà connu de nos services s¹ajoutent ici la psychopathe Irina et le Président des Etats-Unis en personne. Excusez du peu. Au sein de la longue saga, Treize contre Un s¹apparente à un épisode de transition vouant XIII à vivre dans la clandestinité. De nouveau seul contre tous (ou presque) mais n¹ayant plus à s¹embarrasser de mettre un nom sur le N°1, notre héros va pouvoir enfin se consacrer à lui et à la recherche de sa véritable identité.