L'histoire :
Myriam, Pierre et Zed poursuivent leur enquête sur l’existence contemporaine d’un personnage mythique, le Caïn de la Bible, qui se cacherait sous les traits d’un dénommé Andrea Balgani. Après leurs mésaventures à New-York, ils reviennent à Venise pour poursuivre leurs investigations avec l’aide logistique et l’érudition des Frères d’Enoch, fondation créée par Victor Granger, le père de Myriam. S’appuyant sur 3 matières indispensables, histoire, théologie et science, les frères spécialistes leur font un exposé sur l’état de leurs recherches au sujet de Balgani. Car de tous temps, l’homme mystérieux a côtoyé les plus grands : Galilée, De Vinci, Einstein… Notamment, sous la Renaissance, il devait être instruit en matière d’alchimie par de grands savants arabes. Officiellement décédé en 1348, il laissait dans son caveau inhumé un crâne en or pur, orné des initiales VITRIOL – qui se traduit par « Explore l’intérieur de la terre. En rectifiant, tu découvriras la pierre cachée ». Pendant ces explications, l’Ater Concilium – une congrégation secrète créée au moyen-âge par des traditionalistes pour éradiquer les alchimistes – retrouve la trace de Balgani à Prague. Ce dernier parvient à fuir avant l’attaque commando de sa demeure…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Parmi l’aréopage actuel de thrillers dits ésotériques, c'est-à-dire des enquêtes à suspens dédiées aux extrapolations divergentes des textes sacrés, Le Syndrôme de Caïn en BD est sans doute celui qui s’apparente le plus au célèbre Da Vinci Code en roman. Au scénario, Nicolas Tackian tisse un mystère autour de l’immortalité du Caïn biblique, à l’aide de moult références historiques et secrets mystiques. L’exercice passe tantôt par des flashbacks didactiques, tantôt par des palabres entre deux groupes antagonistes de protagonistes, tantôt par des scènes d’action nécessaires à la tension. Pourtant, dans ce troisième épisode, l’attaque commando du repère de Balgani perturbée par de grandguignolesques golems (!), discrédite passablement la vraisemblance d’ensemble… A l’instar des méchants qui se stigmatisent, le récit se fait de plus en plus manichéens, même si la mayonnaise prend tout de même lors des séquences historiques, les plus piquantes. Au « graphisme », Andréa Mutti (dessin) et Luca Malisan (couleurs informatiques et textures photos) livrent leur du, toujours diversement appréciable. Pour les mauvais aspects, les visages prennent la pose, les décors transparaissent les photos dont ils sont issus ; pour les bons : les ambiances sont impeccablement rendues et le suspens fonctionne. A mi-chemin de l’aventure (6 tomes sont prévus), les amateurs du genre ne bouderont néanmoins pas leur plaisir…
